jeudi 8 mars 2007

Juliette ou la clé des songes

N'est-ce pas un titre merveilleux ? Je trouve que c'est une petite phrase qui suscite la curiosité, qui intrigue, qui invite ceux qui l'entendent à - justement - songer et rêver. C'est d'abord le titre d'une pièce de théâtre de Georges Neveux, puis d'un opéra de Bohuslav Martinu, et aussi d'un film de Marcel Carné.

C'est une histoire surréaliste qui a lieu dans un village du Midi dont les habitants n'ont pas la capacité de se souvenir de quoi que ce soit. Seul Michel se souvient qu'il aimait Juliette. Mais est-ce une fille réelle ? À la fin, on ne sait plus qui rêve de quoi et la fin se relie au début, formant ainsi un cercle infini. Personnellement, je trouve le sujet très séduisant. Et c'est encore une autre histoire des deux amants qui appartiennent à deux mondes différents (comme King Kong).

Je ne sais pas trop quoi dire au sujet de l'opéra de Martinu, n'ayant jamais eu la chance d'en voir une représentation scénique. À n'en juger que d'après la musique, je dois avouer que celle-ci ne me fait pas « rêver » beaucoup. Je ne qualifierais pas le langage musical du compositeur tchèque d'onirique, bien que certains estiment qu'on ne trouve nulle part ailleurs autant de Debussy que chez Martinu.

Le film de Carné n'est pas mal. Il a un côté poétique, onirique, fantastique. Gérard Philipe est très bien, avec un regard triste et rêveur. L'image en noir et blanc d'Alekan donne quelques plans superbes. Mais malgré la participation de Neveux au scénario et au dialogue, le film est devenu quelque chose de différent de la pièce originale et de l'opéra. Entre autres bizarreries, ici Barbe-Bleue s'est introduit. Et c'est très malheureux. L'histoire devient enfantin et un peu ridicule. Mais au moins, la fin est respectée, Gérard Philipe recommençant le début du film.

L'image en noir et blanc, cette jeune femme un peu mystérieuse qui n'existe que dans le rêve et le héros qui est tout le temps à sa recherche, tout cela m'a rappelé un peu Le Portrait de Jennie, un film et un roman que j'ai beaucoup aimé jadis. Cela fait longtemps que je n'ai pas revu ce film. Je me demande si je retrouverais la même sensation qu'avant si je revoyais le film. En tout cas, dans mes « souvenirs », c'est aussi l'histoire d'une fille mystérieuse qui disparaît tout le temps et qui vit dans une sorte de monde parallèle, filmée en noir et blanc et d'une façon assez onirique.

2 commentaires:

박지민 a dit…

안녕하세요. 볼 것 없는 그르노블ㅋ에 교환학생 와 있는 대학생인데요, 블로그 잘 보고 갑니다. 음악을 전공하시나 본데 정말 여러 분야에서 엄청나게 박식하시네요! 특히 etymologie 에 일가견이 있으신 듯...인터넷에서 이렇게 양질의 정보를 얻을 줄 몰랐는데, 아 너무 멋지십니다. 앞으로도 자주 들르게요. 행복한 하루 보내세요!

ange dubitatif a dit…

Merci beaucoup de votre gentil mot.