mardi 9 septembre 2008

Dies irae

Dies irae (Le jour de colère) est sans doute la plus célèbre des séquences. Elle est non seulement pour la messe du jour des morts (2 novembre), mais aussi pour toutes les messes pour les défunts et pour l'enterrement. En principe, Dies irae a donc plus d'occasions d'être chantée que Victimae paschali, Veni, Sancte Spiritus, Lauda, Sion ou Stabat Mater. Mais en réalité, il est bien rare aujourd'hui d'entendre cette séquence latine dans les messes. Comme Lauda, Sion et Stabat Mater, si elle est admise dans la liturgie, elle n'est plus obligatoire.

Dies irae reste tout de même très célèbre, car depuis le XVIe siècle, beaucoup de requiems ont une partie centrale composée sur le texte de la séquence. Parfois cette partie n'est constituée que d'un seul mouvement, mais assez souvent, le long texte de Dies irae est sectionné pour former plusieurs mouvements de suite. En tout cas, comme Dies irae est une prière importante qui distingue le requiem des autres messes, quelle que soit la position de l'Église, elle est incluse dans un grand nombre de requiems.

La mélodie originale de la séquence a aussi souvent servi de base pour une nouvelle composition. C'est certes le cas de toutes les séquences, mais les œuvres musicales utilisant le thème de Dies irae sont innombrables et dont certaines sont très populaires : plusieurs versions de Danse macabre de Liszt, celle de Saint-Saëns, Symphonie fantastique de Berlioz, etc. Rythmé, harmonisé, orchestré, le plain-chant médiéval est devenu un air que tous les mélomanes (sérieux) connaissent et reconnaissent.



La poème est souvent attribuée à Thomas de Celano (v. 1200-v. 1260), disciple et biographe du saint François d'Assise. Elle s'éloigne un peu de la norme victorine et s'autorise un peu plus de liberté. Son schéma de rimes est simple jusqu'à la huitième strophe : aaa bbb. À partir du verset 17 qui devrait être la première moitié de la strophe IX, il est difficile de schématiser et de parler des strophes, la dernière partie du poème ayant une versification plutôt libre et instable.

La structure musicale aussi est à la fois simple et particulière, comparée aux séquences classiques. Le début est « normal » : AA - BB - CC. Mais la strophe IV, au lieu de présenter une nouvelle mélodie, répète tout à partir du début. Ainsi, [AA - BB- CC] - [AA - BB - CC] - [AA - BB - C - D]. La dernière partie (D) qui reflète le changement rythmique du texte peut être subdivisé en trois phrases mélodiques.

Liber usualis ou d'autres livres de chants de l'Église ne permettent pas de voir facilement la structure de Dies irae, car la musique et le poème y sont entièrement notés et écrit de façon continue, sans répétition, sans distinction de phrase, de vers, de strophe, etc. Une page d'U. Michels, Atlas zur Musik, v. I, Munich, 1977, résume plus clairement ce que nous venons de dire.

Dies irae

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Lire le blog en entier, pretty good

Anonyme a dit…

Many thanks.