Lauda, Sion (Loue, Sion, le Sauveur) est l'une de ces quatre séquences autorisées par l'Église après le Concile de Trente (1545-1563). Mais bien qu'elle soit autorisée, aujourd'hui, elle est rarement pratiquée. Contrairement à Victimae paschali et à Veni, Sancte Spiritus, Lauda, Sion n'est plus obligatoire. C'est probablement parce que cette séquence est trop longue et que musicalement, elle n'est pas une pièce facile à chanter.
La séquence est attribuée au saint Thomas d'Aquin. Elle serait donc du XIIIe siècle, l'époque post-victorine. Le très célèbre saint vouait une adoration particulière à l'Eucharistie. C'est pour cela que la séquence est destinée à la Fête-Dieu (60 jours après Pâques), la fête où l'on admire le corps et le sang du Christ.
La structure du poème est intéressante en ce qu'elle n'est pas entièrement isostrophique tout en ayant l'air. Depuis le début jusqu'à la neuvième strophe, les rimes suivent le schéma aab ccb, comme celui de Veni, Sancte Spiritus (sauf qu'ici, b change aussi). À partir de la strophe X, le nombre de vers augmente de deux. Ainsi, le nouveau schéma de rimes : aaab cccb. Et à la dernière strophe, encore deux vers de plus : aaaab ccccb.
La musique ne reflète pas vraiment ce changement, mais elle apporte de son côté une légère irrégularité tout en respectant le cours habituel du genre. La nouveauté se trouve dans les strophes III et IV. Au lieu d'un schéma CC - DD, nous avons ici CD - CD. Ainsi, toute la musique de la strophe III est répétée à la strophe IV. Sur le plan musical, on pourrait regrouper les deux strophes en une seule, mais le texte garde son propre agencement. La structure générale de la mélodie est donc : AA - BB - CD - CD - EE - FF - .... KK - LL. Un autre trait marquant est la tessiture très large (ut1-sol2). Et elle est entièrement exploitée tout au long du chant. Pour cela, la mélodie comporte beaucoup de sauts d'intervalle. La musique semble longue et complexe, mais elle est aussi constituée de petits motifs ou de groupes de motifs qui se répètent et qui s'imitent, ce qui donne une certaine cohérence globale.
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