mercredi 16 mai 2007

Le minimalisme dans l'art et dans la musique (6)

I. Introduction et I. 1. Terme
I. 2. Relations personnelles
I. 3. Histoire
II. 1. Simplicité et répétition
II. 2. Planéité

II. 3. Infinité

Un autre point commun entre l’art et la musique minimalistes est la taille des œuvres. Très souvent, les œuvres minimalistes, dans les deux domaines, sont immenses.

Les tableaux dans les exemples mesurent souvent plus de 2 mètres, 3 mètres, etc…, sans parler des sculptures, qui sont gigantesques. Les œuvres musicales aussi sont très longues. Un cas extrême est encore une fois Young. Sa pièce, The Tortoise : His Dreams and Journeys (1964) composée pour le projet Dream House est théoriquement éternelle. Mais en réalité, la version la plus longue a eu lieu de 1979 à 1985 au 6, Harrison Street, New York.

Les toutes premières œuvres de Reich et de Glass durent environ 20-30 minutes, mais si on pense à leur nature répétitive, cette longueur est considérable. Et en plus, ils se sont très vite mis à explorer les œuvres de grande dimension, non seulement en termes de durée, mais aussi de nombre de voix, d’orchestration, etc...

Paradoxalement, même si on est parfois intimidé devant cette taille menaçante, on a en même temps l’impression que ces œuvres sont un "petit" fragment de quelque chose d’infiniment plus grand. En art, cette sensation vient sûrement de leur forme très simple. Des œuvres en série renforcent également cette idée. Puisqu’il n’y a ni le début ni la fin, on a l’impression que ça continue.

Le sujet de l’infinité peut s’observer de la même façon en musique. Quand on écoute une pièce minimaliste, on est parfois étonné que la musique commence subitement et termine brusquement. Avec son commencement soudain et sa conclusion non annoncée, la musique minimaliste donne à l’auditeur cette impression qu’il entend seulement un fragment d’un continuum musical permanent.

D’ailleurs, Einstein on the Beach de Glass et de Wilson est réellement conçu de cette façon. C’est-à-dire, quand les spectateurs commencent à entrer dans la salle, ils voient des musiciens et des acteurs qui jouent nonchalamment comme s’ils attendaient le public, ou préparaient la scène, mais en fait, l’opéra est déjà commencé. Dans le même contexte, le public est autorisé à sortir de la salle et à y entrer comme il le veut, durant la représentation de l’opéra qui dure environ 5 heures sans entractes. À ce propos, Wilson a expliqué :

Je me disais qu’il pourrait exister un théâtre où une pièce serait jouée en continu, de sorte qu’on pourrait aller y passer un quart d’heure ou un après-midi… Il n’y aurait pas de début, ni de milieu, ni de fin, mais simplement une suite ininterrompue. (9)


(9) Dans un entretien avec Umberto Eco, in ROBERT WILSON : MR BOJANGLES’ MEMORY og son of fire. Ce livre, de format peu traditionnel, n’a pas de pagination.

II. 4. Public
Bibliographie

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